Amica : Tu lis les critiques de tes concerts ?

Angelo : Oui, mais pas tellement. Je sais que cette année, en Italie, elles ont été triomphales. Pourtant, j'ai vu que les autres musiciens les lisaient beaucoup plus. Moi, au début, quand j'étais plus jeune, oui, maintenant non.

Amica : Je n'ai rien lu sur la tournée de "Camminando, Camminando". Comment vois-tu, aujourd'hui, tes disques "Pane e rose" et "Il ladro" ?

Angelo : "Pane e rose" ne me plaît pas. "Il ladro" si. Pourtant c'est un disque de grande amertume, de souffrance, un disque très inquiétant, très introverti. C'est un beau disque, c'est de la belle musique, bien faite. Par contre, "Pane e rose" ne me plaît pas.

Amica : Je peux te dire que "Pane e rose" plaît à tes fans. "Il ladro" aussi.

Angelo : Mais tu sais, "Pane e rose" me répugne vraiment. Regarde, de "Pane e rose" j'aime le premier morceau "Aprile" e "tango". Pourtant les mélodies me plaisent mais pas comme elles ont été arrangées, absolument pas.

Amica : Y-a t-il une chanson que tu estimes être ton chef-d'oeuvre ?

Angelo : Non. Je dis toujours pour rire que ma meilleure chanson est la prochaine, celle que j'écrirai demain. Je suis très lié, mais pour des motifs uniquement sentimentaux, à "Confessioni di un malandrino". J'avais dix-huit ans lorsque je l'ai écrite, peut-être moins. Pour ça, tu comprends, je suis lié par des motifs personnels, mais pas parce que c'est un chef-d'oeuvre.

Amica : Y a t-il une chanson de laquelle tu as pensé spontanément qu'elle serait un hit, et inversement, une chanson à laquelle tu n'avais jamais pensé est devenue un hit ?

Angelo : Tout à fait, "Alla fiera dell'est".

Amica : Dans quel sens ?

Angelo : Pour nous, le hit c'était "Il dono del cervo".

Amica : Donc, "Alla fiera dell est", vous n'y aviez pas pensé ?

Angelo : Absolument. Mais nous avons appelé ainsi le disque parce que c'était divertissant de l'appeller "Alla fiera dell est" mais le simple de l'album, c'était "Il dono dell cervo".

Amica : Une demande un peu privée peut-être : Comment ressens-tu l'enthousiasme de tes fans féminines ? Te sens-tu honoré ou menacé ?

Angelo : Non, pourquoi menacé ? Dans quel sens ? Non je suis très content. Non, non, aucune femme n'a jamais fait avec moi comme avec Ramazotti en lui sautant dessus.

Amica : La critique t'appelle le ménestrel, le narrateur de fables mais aussi le violoniste diabolique. Laquelle de ces expressions te semble plus adaptée et comment te vois-tu toi ?