NC : L'artiste a besoin d'être aimé ? Même vous, intelligent comme vous l'êtes ?

AB : Evidemment, sinon on fait autre chose !

NC : Qu'est ce que ça veut dire, Angelo Branduardi, lorsque vous dites "je suis un artiste aux mains sales" ?

AB : C'est plutôt ce que j'ai dit avant, c'est à dire moi quand j'ai parlé du truc, demi loup-demi agneau. C'est à dire que tu parles au ciel mais aussi à l'enfer. Moi, c'est ça que je dis. Ou bien quand je dis "il faut y aller". C'est ça, c'est exactement ça.

NC : Oui, le musician. Mais je pensais que c'était parce que vous alliez peut-être écouter beaucoup de choses aussi. Pour prendre des choses, les redigérer et les resservir ...

AB : Oui, c'est peut-être ça aussi. D'ailleurs, les talents sont aussi comme des éponges. C'est les choses que l'on découvre et qui te restent collées.

NC : Et vous avez une grande culture de musique, j'imagine. Vous écoutez beaucoup de choses.

AB : Oui, j'écoute tout, quoi, tout ce que je peux. Je trouve rarement des choses qui ne soient pas intéressantes du tout. Evidemment, il y a des choses qui sont ma tasse de thé et d'autres qui ne sont pas, mais je n'aime pas cette attitude, que j'avais d'ailleurs, du typique étudiant classique ... quand on est jeune...

NC : Quand on a fait, comme vous, des études de musique classique, ce n'est pas un peu frustrant, la chanson ?

AB : Non, je n'ai jamais considéré ça comme ça, non.

NC : Parce que ça a marché ?

AB : Mais non, c'est pas ça...