NC : Comment ça se passe dans les autres langues, parce que l'Italien d'accord, le français c'est Roda et...

AB : Non, moi je chante qu'en Italien et en français (NDMu : Il chante aussi en Anglais et en Allemend de temps en temps !).

NC : Et quand vous allez en allemagne...

AB : Je chante en Italien. Moi je parle la langue mais je chante en Italien. Non, là ça ne peut pas marcher. C'est une langue merveilleuse, très musicale, parce que tout le monde croit que nous (les italiens) mais c'est très musical, pour une sorte de musique romantique c'est le maximum. Mais ça ne va pas avec ce que je fais, qui est une chose très rythmique. J'ai fait une chanson en allemand, une fois, mais qui était un thème pour un film. Et là j'ai fait une musique qui était...

NC : Pour la langue allemande.

AB : Exactement.

NC : Et en anglais, vous avez essayé ?

AB : Oui, mais... Là c'est une langue trop pragmatique.

NC : Alors, comment on vous reçoit, dans les autres pays d'Europe ?

AB : Bien, heureusement bien.

NC : Bien, je m'en doute, mais comme un chanteur exotique, justement, comme une espèce de chose hors du temps ?

AB : Je ne sais pas !

NC : Il y a un côté un peu médiéval, chez Branduardi.

AB : Oui, mais bon. Je ne sais pas.

NC : Mais vous savez bien comment on vous reçoit quand vous allez en allemagne, par exemple. Qu'est ce que l'on vous dit lorsque vous faites des interviews.

AB : Bien on me dit que c'est que moi, heureusement, qui fait ces choses là, que ça soit belle ou pas belle. Donc, moi je répète toujours une phrase, mais, il y a un journaliste qui a écrit un jour que Branduardi est comme l'ail.

NC : Comme l'ail ?

AB : Oui, c'est à dire un goût extrème, très reconnaissable, que tu aimes ou tu détestes.

NC : Ca chasse les démons, aussi.

AB : Oui. Evidemment, en allemagne, ils aiment l'ail. En france aussi . Je ne sais pas.Et heureusement.

NC : Et en espagne ?

AB : Oui.

NC : Ca marche souvent encore dans quels autres pays ?

AB : En europe.

NC : Tous les pays d'Europe.

AB : Oui. Maintenant il y a un certain intérêt de la part de quelques pays très loin, comme la corée ou le japon et même en amérique latine où j'étais il y a deux semaines pour la première fois après vingt ans de carrière.

NC : Et aujourd'hui, quand vous découvrez comme ça de nouveaux pays, il y a le même bonheur qu'il y a quinze ou vingt ans ?

AB : Ah oui, mais autre chose qu'il faut dire, les artistes, c'est qu'ils sont des inquiets. Donc ...

NC : Mais vous donnez l'image d'autre chose, pas vraiment de quelqu'un qui est inquiet.

AB : L'image est une chose, la réalité est une autre.

NC : Et qu'est-ce qui vous inquiète ?

AB : Non, c'est pas avoir peur ou être, non, inquiet c'est à dire l'adrénaline. Tu es là et tu penses...

NC : C'est vrai que vous ne restez pas beaucoup en place, vous.

AB : Non, et tu penses, il faut, il faut y aller. Il faut voler les confitures, il faut...

NC : Qu'est ce que ça veut dire, ça, "il faut voler les confitures" ?

AB : Il faut démonter les jouets, il faut y aller. Mais ça, beaucoup beaucoup de musiciens que j'ai connu dans ma vie soit classiques ou pas classiques ont ça.

NC : C'est une boulimie, une forme de boulimie, de vouloir tout, de vouloir...

AB : Oui, peut-être c'est ça aussi.

NC : Et la tarte à la crème qui veut que l'artiste aie besoin d'amour ?

AB : Ah ça aussi, évidemment. On veut être aimé.