AB : Bien, c'est
très simple, on a fait à la fois des choses,
parce que tout avait été , comment on dit,
commissionné, par le festival folkest de
Spilimbergo,
dont c'était les quatre cent, cinq cent ans, je ne
sais pas, de la naissance ou de la mort, je ne sais pas, de
Mainerio, qui
n'était pas vraiment un musicien, qui reconnait les
choses, comme ça, une espèce de premier
éditeur de l'histoire moderne.Alors moi j'ai
recueilli une partie des choses de Mainerio, que je
connaissais, d'autres que je ne connaissais pas, et puis
à la place de faire tout, que de Mainerio, j'ai dit
qu'il y avait des choses qui avaient fait le tour du monde
comme ça se passe très souvent en ce temps
là, donc des idées, petites,
mélodiques, qui, les mêmes, se retrouvent un
petit peu de partout... Et donc j'ai mélangé
la musique de Mainerio, qui était la chose pour
laquelle j'avais eu cette production avec d'autres
choses. A partir de ce moment
là, j'ai rassemblé des gens que je connais, de
Rome, je connais deux trois groupes de musique ancienne,
donc le chef de ce groupe, c'est Christina, que tu viens de
connaître en bas, qui est celle qui joue de la
flûte ce soir... ML : Qui en joue
très bien, d'ailleurs ! AB : Oui. Et puis
l'orchestre symphonique... Et puis voilà, ça a
été fait, enregistré en
public... ML : L'étrange
ressemblance musicale entre Schiarazula Marazula et Bal en
Fa dièse mineur, est-ce voulu ? AB : Oui, si tu vas, je ne
sais même plus l'endroit, mais si tu vas regarder
là où il y a "Bal en fa dièse", tu vas
voir qu'il y a écrit, que c'est inspiré de la
danse du "premier renaissance", donc, de
Mainerio. C'est celle là. . Retravaillée,
c'est les deux retravaillées, parce que la chose
originelle, pour moi, c'est une chose rare. Là
c'est deux "travails" sur ça. Donc, de
façons différentes... Donc un plus rock pop,
à la mode des années 70, et celui là,
un peu plus compliqué, classique... ML : As-tu encore,
après toutes ces années musicales, envie de
faire découvrir aux néophytes le son de
"Branduardi" ? AB : Moi, je vais
être sincère, je fais de la musique depuis
quand je suis très petit. Donc, j'ai eu, et je
suis ambitieux, j'ai eu même de grandes ambitions
quand j'étais tout petit même adolescent, mais
c'est pas que je veux faire
découvrir. Très sincèrement, je
trouve que la musique, et là en
général, c'est une forme d'égoïsme
total, qui, paradoxalement, devient une forme, vous
dîtes, d'altruisme, en français ? ML : Oui. AB : D'altruisme, mais, par
hasard. Donc, ce n'est pas que je cherche quelque chose de
précis, moi je fais ce qu'il me plait, de
façon très enfantine, enfantine un petit peu
perverse, je fais ce qu'il me plait, et puis voilà,
c'est tout.... Après, le destin ou les antennes
des artistes qui font qui savent ce qu'il se passe un moment
avant, font que tu es au bon moment dans le bon endroit.
Dès fois, tu es très en avant ou très
en arrière... Moi j'ai connu le synchronisme et j'ai
connu d'être trop en avant ou trop en
arrière... C'est un fait qui au début, je
dirais, est très individualiste. ML : Oui, courir tout seul
permet d'être toujours le premier ? AB : Oui... Evidemment,
je l'ai dit des milliards de fois... Je me
répète, ... à mon âge, je me
répète... (sourire) ML : Envisages-tu de
rééditer tes anciens albums français
comme "A la foire de l'est", "la demoiselle",
"toujours" ? AB : Bah, c'est, c'est ce
que l'on avait décidé de faire. Oui, je sais,
ça avait même été, comme on dit,
décidé, et puis je ne sais pas, si c'est
prévu, mais ça vraiment, là, c'est les
gens de Bologne (L'agence de production) qui pourraient te
dire, plutôt car moi je n'ai aucune idée,
franchement. ML : J'ai reçu un
grand nombre de courriers concernant l'émission "la
sexualité de l'ange", à laquelle tu as
participé sur la Rai Uno. AB : (rire). ML : Les "fans"
étaient choqués... Ne penses-tu pas que ces
émissions aient pu nuire à ton image de marque
??? Pourquoi avoir fait ces émissions ? AB : Parce que ça,
ça m'amuse beaucoup ! Et puis c'est très
hard. A la limite, c'est tellement hard que ça
en devient plus hard du tout. Et c'est évident
que ça peut nuire, oui. C'est évident !
ML : Tu sais que tu as
choqué nombre de "fans" ? AB : Oui, je savais que
ça allait choquer. Mais ce qu'il faut bien dire,
c'est que moi, je ne suis pas le saint que beaucoup de fans
pensent. Et j'en ai un petit peu assez de ça. Les
gens qui me connaissent bien, très bien, savent que
moi je suis un homme disponible à l'amusement,
très ironique, très sarcastique même, et
ça on le voit même sur scène. ML: C'est clair !
(sourire) AB : Evidemment, si on
regarde bien, on sait que c'est ça. Donc, moi
quand on m'a dit, on fait une chose qui s'appelle le "sexe
de l'ange", j'ai trouvé ça très
beau. Moi, j'avoue même que très souvent
je parle comme ça. Je suis connu, dans l'ambiance
musicale italienne pour être, pas un tombeur de femmes
du tout, mais pour être quelqu'un qui s'amuse
beaucoup. Qui joue, quand il y a des femmes, que moi je n'ai
jamais caché, que j'aime beaucoup, qui joue, à
la limite de façon très innocente, mais
très aigüe... Donc je fais très
simplement, ce que je fais normalement... Bon, c'est
évident qu'à la limite certains ont
été choqués, moi je ne trouve pas que
ce soit le cas ! ML : Cela répondra
à mon courrier... (sourire) AB : Oui ! Dis leur que
c'était... Une chose... Un homme n'est jamais blanc
ou noir ! Même pas les artistes ! C'est une
combinaison de plusieurs choses... Donc, il ne faut pas
prendre tout au sérieux. Par contre, il faut
prendre très peu de choses au sérieux... Ca
c'est un jeu où il y a des questions absolument
très très pointues... A partir de la
première... Mais moi je regarderais ça
avec un peu plus de... Comment dire, les "fans"
stricts, et tout ça, ça devient, je
trouve... Pas naturel. Ca devient, un petit peu, un jeu
de maladie... Moi je trouve qu'il faudrait voir les choses
de façon... Moi je ne suis pas un saint, je ne suis
pas un prêtre, je ne suis pas un héros. Je
suis un être humain normal, qui fait des choses belles
et puis de temps en temps fait des horribles, qui fait des
belles chansons et de la "merde". Donc, il faut bien
accepter les deux choses, et voir que c'est ça, et
puis en tout cas, c'est un jeu. Si on ne veut pas
comprendre, c'est tellement à la limite, les
questions que je pose, à la limite vulgaire, mais que
c'est un jeu, donc, il faut le médeçin, pas
Branduardi ! ML : Un psychologue ??
! AB : Oui, un psychanalyste,
même ! ML : C'est ce que j'allais
dire ! AB : Oui, car c'est
évident, toute la scène, tu n'as pas vu, mais
là je suis habillé en smoking, avec les
lumières floues, c'est tellement évident, que
c'est un truc fou ! Ca peut plaire ou pas plaire ! Parce que
je ne suis pas végétarien, je mange du salami
! Et je bois du bon vin ! Oui, j'ai pas mal de vices,
ça il faut bien que les gens qui me suivent le
sachent ! ML : Et tu fumes, en plus !
(sourire) AB : Eh oui ! Mais j'espère
qu'ils soient pas trop fachés (les "fans"), trop
choqués ! Tu en as eu beaucoup, des gens qui t'ont
dit ça ? ML : Une
cinquantaine... AB : Ah "merde"
! ML : (sourire) AB : Et il n'y en a pas eu
un qui a dit "c'est joli" ? ML : Non .... AB : Ah "merde"
!!!! Ml : Je suis bien
embêtée, d'ailleurs, derrière mon
clavier ! (sourire) AB : Par contre, dis
ça, aux gens. Un des chefs des franciscain, avec
lequel je travaille en ce moment pour Saint-François,
a été mort de rire. Alors c'est un religieux,
un frère (vous dîtes ça en
français ?), un frère franciscain de
trente-quatre ans, qui s'appelle Padre Stéfano, qui
est celui que le Vatican m'a mit à côté
pour analyser de façon très précise les
écrits de Saint-François, m'a
téléphoné, le jour de la
première émission, en me disant, et rien ne
l'empêche de se taire, en me disant, depuis la
première question que j'ai posée, à la
première femme de l'émission : "est-ce que
vous avez jamais été vierge ?", alors lui il a
trouvé ça totalement surréel... et
très amusant. Donc, tu vois....Les frères
franciscains de trente-quatre ans trouvent ça marrant
! Alors tu vois !