ML : Je crois que tu aimes
beaucoup la france. Tu as d'ailleurs vécu et
chanté dans les Alpes Marîtîmes, je
crois.. AB : Oui,
évidemment. Même jusqu'à Arles,
Bordeaux... ML : Le 20 aôut,
à Guimgamp, c'est une promesse ou en cours de
négociations ? AB : Alors ça oui,
tu vois. C'est sûr, totalement sûr ! On m'a
demandé, j'y vais ! ML : Et le 12 Octobre,
à Rennes ? AB : Alors là, j'ai
aucune idée, là. Oui, mais là, je serai
vraiment probablement dans le truc de
Saint-François. ML : Le spectacle sera
enregistré, si mes renseignements sont exacts, pour
le prochain album de la tournée
Excalibur ? AB : Oui, mais je ne sais
pas si j'y serai... Il y a beaucoup de choses qui rentrent
en compte... ML : Une question
d'astrologue. Quelle est lta date exacte de naissance et
surtout, l'heure de ta naissance ? AB : Alors je ne sais pas.
Le 12 février 1950, l'heure, moi j'ai eu je ne sais
pas combien de versions de la part de ma mère.
Apparemment, ça pourrait être 1 heure de
l'après-midi. Mais, ma mère m'a raconté
de tout. Apparemment c'est une heure. Et moi, je me
rappelle pas non plus... (sourire). ML : Heureusement !
(sourire) AB : Oui !
(sourire) ML : Tu te
représentes souvent comme un "Voleur de confitures",
ange ou démon suivant l'instant, aussi comme le
"celte-juif" qui aime la note du moment parce qu'elle est
là, grinçante ou tendre, et qu'elle ne dure
pas. C'est pour toi, je crois, un instant magique et
empli de jouissance. AB : Ah ça, non,
non, quand je dis ça, normalement, je parle des
concerts. C'est à dire, la grande différence
entre les concerts et un disque, c'est ça. Dans un
concert, tu fais une note, la note traverse la salle, s'en
va et ne retournera jamais. C'est peut-être
l'inutilité de la musique, et de l'art en
général, c'est que ça sert apparemment
à rien. C'est une forme de philosophie artistique...
ML : Mais dans la vie,
est-ce la même chose ? préfères-tu l'
éphémère ou le durable ? et pourquoi
? AB : Moi, je suis
marié avec une femme depuis 24 ans. Ca veut dire
quelque chose. Je suis quelqu'un qui peut être
très stable et exactement et totalement le contraire.
Je suis très indépendant, ça on me le
dit aussi en astrologie. Je n'emploie pas
l'autorité et normalement j'ai un certain goût
anarchiste en ce qui concerne l'autorité envers de
moi-même. Donc ce que je fais, c'est souvent,
même trop souvent, à la limite, par
"instinct". Et les artistes en général,
moi certainement en particulier, ce sont des gens sans
discipline. Mais pas parce qu'ils veulent, mais c'est parce
qu'ils ont toujours tout un tas de choses à toucher,
à voir, donc moi je reconnais très bien qu'il
faut quand même, qu'il y a une certaine discipline.
Donc, pour ne pas devenir fou, il faut de temps en temps,
avoir des limites... Mais ça, avec
l'âge... ML : L'expérience
? AB : Oui... ML : Une dernière
question... Quelle est ta plus grande crainte et ton
plus grand espoir? AB : L'espoir, c'est de
rester quelques minutes dans l'"histoire" (sourire), ce qui
est le rêve de tous les artistes.. ML : La
postérité ? AB : Oui ! ML : Mais tu y es
déjà ! AB : En Italie, je ne sais
pas ailleurs, mais en Italie, "A la foire de l'est", on la
chante dans les écoles. Donc les enfants n'ont aucune
idée de qui est "Branduardi", mais ils connaissent la
chanson. Donc ça, c'est déjà un petit
début de postérité. ML : Oui, ma fille a eu
l'expérience avec une petite italienne qui lui a
chanté la foire de l'est... Ma fille lui a dit
"tu connais Angelo Branduardi" ? La petite a
répondu non, mais elle connaissait la chanson par
coeur... Oui, c'est le début de la
postérité ! (sourire). Et la crainte
? AB : La crainte, c'est de
se retrouver un jour sans plus d'idées... Qui, pour
moi, en ce moment, ce sera, ça serait pas de
création, et pas de goût vital. J'ai
passé une période comme ça, une
période obscure, c'était une espèce de
manque, d'énergie, de sentiments... ML : Et bien, Angelo, je
vais te laisser prendre ta douche, et au nom de tous les
internautes qui surfent sur le site, je te souhaite un
heureux et exaltant concert ! Je crois que tu dirais "Que la
chair exulte !" ? AB : J'ai dit pas mal de
choses intelligentes, hein ? (sourire) .... ;o)