Interview "Le télégramme de Guingamp"
Angelo Branduardi : "La musique celtique me plaît"

La star transalpine est de retour. Angelo Branduardi, quatre ans après son premier concert à la Saint-Loup, revient à guingamp. Avec beaucoup de plaisir et des projets pleins la tête. Avant de passer à la "balance" au jardin public, le "latin lover" livre ses impressions. En toute décontraction.

T : Avez-vous gardé un bon souvenir de votre premier concert à la Saint-Loup, il y a quatre ans ?

AB : Ce n'est pas un hasard si on revient. C'était une belle soirée. On s'était bien amusé. J'espère que ce sera aussi bien ce soir.

T : Où va vous mener votre tournée d'été ?

AB : On tourne depuis un mois et ça s'arrêtera le 12 septembre. On va un peu partout, en Autriche avec Ennio Morricone dont je suis le soliste préféré, puis retour vers l'Italie.

T : Depuis votre tube "Va oùle vent te mène", comment votre style a t-il évolué ?

AB : J'ai fait pas mal de choses. Ce n'est pas une révolution. J'espère que ça n'est pas une dévolution. Si il y a évolution, elle est totalement inconsciente. C'est bien d'être surpris et de surprendre. Sinon, c'est toujours les mêmes vieilles chaussures. Ce soir, ce sera assez différent d'il y a quatre ans.

T : Quels sont vos projets maintenant ?

AB : J'ai une commande avec le vatican pour l'an 2000. C'est un projet de concert et de disque sur les écrits de Saint-François d'Assises. J'ai presque terminé l'écriture. On enregistre le 15 septembre. Le 4 octobre, le projet sera présenté en mondio-vision de la cathédrale d'Assises. J'y serai vingt minutes en présence du Pape. Je l'ai déjà rencontré lorsque j'ai dirigé l'orchestre d'Etat de Rome, à l'occasion d'un concert offert une fois par an par le Vatican.

T : Comment avez-vous été amené à participer à l'album Excalibur ?

AB : Je connais ceux qui en ont eu l'idée. Notamment Alan Simon. J'ai une maison à côté du studio à Gênes. On a le jardin en commun alors j'ai franchi la clôture... Il y a eu un Disque d'Or. J'y ai joué du violon et chanté une chanson. J'étais en "guest" !

T : Vous sentez-vous l'âme celte, aujourd'hui à Guingamp ?

AB : J'ai pratiqué ces sources longtemps. La musique celtique en général. C'est quelque chose qui me plaît. C'est un goût esthétique plus que programmatif. Ce soir, je chanterai une chanson de John Dowland, un Irlandais du 15ème siècle. Sans doute le plus grand des troubadours.

T : Vous connaissez bien Alan Stivel...

AB : Je le connais depuis 25 ans. Ensemble, on a fait plein de choses. Un Grand Echiquier avec J.Chancel, des concerts. C'est un grand.

T : Beaucoup de fans sont des femmes. Y a t-il une raison à cela ?

AB : Je suis l'incarnation de l'amant latin... Le "latin lover". Ca vaut mieux que le contraire. Que des hommes, ce serait la catastrophe.

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Interview "Ouest-France"

Branduardi cogite sur Saint-François 

Angelo Branduardi entendait proposer hier soir au public un concert très différent de celui qu'il avait donné en 1995 à la Saint-Loup. Rencontre, hier après-midi, avec un homme décontracté, qui prend le temps de rouler ses cigarettes à la main.

OF : Votre venue à Guingamp en 1995 vous avait laissé sur une bonne impression ?

AB : Je me souviens d'une très belle soirée, avec beaucoup d'amusement, je pense que ça c'était bien passé... Si les organisateurs ont eu le courage de m'appeler de nouveau. J'espère que ça va bien se passer ce soir : on sera 5 musiciens et on va faire plus de bruit que la dernière fois.

OF : La scène reste un plaisir pour vous ?

AB : Oui, on s'amuse beaucoup. C'est sans doute notre côté latin, mais on fait de la scène avec un peu d'ironie, en allant encore au delà de l'excès de rhétorique de certains artistes quand ils sont en scène... La scène n'est pas un lieu sacré, c'est un moment, les choses passent et s'en vont sans jamais revenir. On me dit que j'ai un public de femmes : je suis l'incarnation typique de l'amant latin... Vaut mieux ça que le contraire.

OF : Vous avez pris part à l'aventure musicale d'Excalibur.

AB : Ce disque est une idée d'Alan Simon. Et il se trouve que le studio où il a mixé, sur la riviera de Gênes, est contigu d'une maison que j'ai là-bas. On se connait donc assez bien. Sur ce disque, je joue du violon et je participe un peu au chant. Par goût esthétique. J'ai pratiqué les sources celtiques de la musique assez longtemps. Pour ce soir, j'ai arrangé une chanson de John Dowland, un troubadour irlandais du XVème siècle, peut-être le plus grand troubadour de tous les temps.

OF : A quoi travaillez-vous actuellement ?

AB : Notre tournée actuelle se termine le 12 septembre. Je travaille actuellement sur une commande du Vatican pour marquer l'an 2000, un concert sur les écrits de Saint-François... Je suis mi-juif, et je ne connaissais pas spécialement Saint-François, mais c'est un beau projet, conduit par beaucoup de monde. On jouera la première à la cathédrale d'Assises, le 04 octobre prochain, devant le pape. Je joue aussi parfois avec Ennio Morricone : au violon, je suis son soliste préféré... On prépare la musique d'un nouveau film. J'écoute par ailleurs toutes sortes de musiques. Ces temps-ci, c'est du nouveau country-rock américain, surtout interprété par des filles.

OF : La musique vous prend tout votre temps ?

AB : Non, et heureusement parce que j'en fais depuis 1961... Il faut prendre le temps de faire autre chose, de vivre. Après Guingamp, demain soir, on va s'accorder une soirée nantaise de repos...

 

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