"BRANDUARDI"
Les enfants de la chienne
Fourmis de l'aube, souris des roseaux,
sur toute la neige tremblez,
l'homme passe
et un par un,
à l'eau ils les jette
les enfants aveugles de la chienne blanche.
Sortis de l'ombre sur le champ immense
tremblants encore de la délivrance
l'homme les prend dans ses mains sales
et la chienne innocente sans comprendre le suit.
Les nouveaux-nés à l'eau, il les porte
dans les eaux sombres,
leurs paupières mortes
avant d'avoir vu un peu de lumière
la chienne blanche regarde son maître...
Les trois cavaliers
Vêtus de beau silence
cavaliers de nuit
vous passez dans le sommeil
de mon regard
les difficiles galops
de votre histoire
me rappellent mes cavalcades vers les dunes
En silence s'endorment les espérances
et pénible est la voix du souvenir
de ces temps furtifs de mes découvertes
derrière chaque voile bouche et sourire...
A mon réveil une nouvelle lumière
touche la terre
comme s'il fallait encore une fois
pour moi repartir
J'ai jeté sur mon vieux dos une chemise
dans la nuit je marche sans trop de frayeur
j'ai mis tout ce que j'aime dans un sac
de toile bleue
comme faisaient les marins qui partaient
vers les mers les plus lointaines
Et pour moi, c'est encore l'heure du départ...
Qui sait pourquoi ? tout ce désert que
trois hommes traversèrent
Qui sait pourquoi ? nous avons dit que
nous étions des rois...
En silence nous avons refait la route
le désert nous a bercé de ses flots noirs
en suivant la lumière montrant la route
comme faisaient les marins qui partaient
vers les mers les plus lointaines
Et pour moi c'est encore l'heure du départ
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